Le mariage est l’entente par laquelle deux personnes, généralement de sexe opposé, s’unissent dans une communauté de vie. Ils se promettent une aide mutuelle dans l’amour et la fidélité et s’assurent de l’éducation à donner, dans un environnement familial uni, aux enfants issus de cette union.

Selon la tradition catholique, l’union entre un homme et une femme est définie par le terme « mariage ». Cette union a spécifiquement pour finalité de constituer une communauté de vie et de fonder un foyer. L’institution du mariage catholique fut progressivement codifiée dès le 4e concile de Latran en 1215. Le mariage catholique se base sur l’engagement mutuel des époux à se donner l’un à l’autre.

Bien que la sexualité soit la voie naturelle pour la procréation, elle occasionne des passions et des pulsions susceptibles d’aliéner la liberté spirituelle de l’Homme. Le mariage apparaît alors comme le meilleur moyen pour concilier et harmoniser la vie spirituelle et la vie sexuelle. Ainsi, la principale dimension du mariage catholique est la vie sexuelle. Le catholicisme considère donc comme une hérésie une union purement spirituelle et dépourvue de rapports charnels.

Pour tout savoir du mariage catholique, il faudrait, en premier lieu, en faire l’historique pour, ensuite, connaître les conditions, les rites pour son déroulement et ses implications. 

Que savoir sur le mariage catholique ?

Le mariage catholique

L’histoire du mariage catholique passe par ses origines et l’importance de son lieu de célébration.

Origine du mariage

Le premier miracle de Jésus Christ s’est déroulé lors des noces de Cana où il changea l’eau en vin. C’est de là que la première épitre aux Corinthiens et les épitres aux Romains parlèrent d’union spirituelle qui est formée par un homme et sa femme. Les tout premiers mariages se déroulaient selon la coutume propre aux intéressés, car c’était une union purement familiale, en ce sens que l’idée dominante était l’union de deux familles et non de deux personnes.

Une lente et continuelle codification

Au fil des siècles, l’Église catholique a joué un rôle important dans la structuration de la société et l’organisation de la famille. C’est ainsi que le Pape Lucien III, dans un décret datant de 1184 et visant les hérétiques, a fait du mariage un sacrement au même titre que l’eucharistie, la pénitence et le baptême.

Au 4e concile de Latran, en 1215 sous le pape Lucien III, le mariage a été davantage codifié. Il a été, à l’occasion, décidé de la publication des bans en vue d’éviter tout mariage clandestin, de l’exigence du consentement public et entièrement libre. Il y a également l’interdiction du divorce réaffirmant ainsi le mariage comme un sacrement. Aussi, on note la détermination d’un âge minimal pour lutter contre le mariage des très jeunes filles, et enfin la détermination des cas susceptibles d’emporter l’annulation du mariage.

Le mariage à l’époque contemporaine

Il a fallu attendre l’époque de la Révolution française de 1789 pour voir une séparation entre le mariage catholique et le mariage civil. Cette distinction de régime matrimonial fut consacrée dans la constitution de 1791 dans le souci de garantir à tous les citoyens, quelle que soit leur religion, les mêmes droits civiques.

L’église, lieu de célébration du mariage catholique

En faisant du mariage un sacrement, l’Église catholique considère que sa célébration est une volonté de Dieu. Les époux qui s’unissent devant Dieu lui demandent alors sa bénédiction et sa protection, mais surtout s’engagent à vivre leur communauté de vie en respect des prescriptions de l’Église. Ils s’engagent également à élever les enfants issus de l’union dans la foi catholique. Le mariage est alors célébré dans une église.

Le mariage à l’église apparaît comme une démarche spirituelle par laquelle le couple proclame son union devant Dieu et devant les Hommes. Traditionnellement, la célébration du mariage se fait dans la paroisse fréquentée par la mariée.

Préparation au mariage

Le sacrement du mariage se prépare généralement une année au moins avant sa célébration. Les futurs époux se rapprochent du prêtre ou du diacre pour toutes informations et tous conseils utiles à avoir. Ils pourront également se rapprocher d’un centre de préparation au mariage afin de partager de bénéficier du partage d’expériences d’autres couples déjà mariés.

Les retraites pour fiancés offrent une autre approche de préparations essentiellement composées d’enseignement et de temps de réflexion pour le couple. La période des fiançailles accorde aux futurs époux la possibilité de murir leur volonté d’union. Ces retraites permettent une appréciation plus profonde sur les implications spirituelles de leur dessein : sincérité de leur amour, mise en situation afin d’évaluer leur capacité au pardon et à la compréhension mutuelle, entente sur les bases de l’éducation de la future famille. Tout ceci, pour s’assurer que le mariage soit réellement un sacrement.

Les mariages célébrés en dehors des églises

À défaut de l’église, le mariage se célèbre dans la chapelle familiale. Mais, en toute circonstance, la cérémonie doit être officiée par un membre du clergé. Pouvoir célébrer son mariage à la plage ou au coeur d’un jardin serait vraiment d’une beauté sans pareille. Mais, cela nécessite l’autorisation de l’évêque du diocèse dont dépendent les futurs mariés. En fonction des circonstances, ce dernier se prononcera sur l’opportunité et la commodité de la célébration. Normalement, cela ne devrait pas poser problème, mais les restrictions liées actuellement à la COVID-19 et le poids de la tradition, très chère à certains prêtres, poussent ces derniers à refuser cette possibilité.

Si le prêtre de la paroisse refuse de célébrer le mariage en dehors de l’église, il y a toujours l’alternative de le célébrer dans un lieu religieux, puis d’organiser une cérémonie symbolique à l’endroit voulu. 

La célébration du mariage catholique

La célébration proprement dite du mariage est un rituel qui, pour être valable, doit respecter des conditions préalables et suivre une procédure précise.

Les conditions préalables pour se marier

Le mariage catholique n’est réellement valide que lorsque la volonté des futurs époux de se donner mutuellement l’un à l’autre est librement et expressément consentie. Ainsi, le consentement au mariage en tant que sacrement est exclusivement du ressort de l’homme et de la femme, les véritables et authentiques célébrants du sacrement. Ce consentement ne saurait être vicié sous peine de nullité du mariage.

Quatre piliers fondent la notion de consentement au mariage.

Les quatre piliers fondamentaux du consentement au mariage catholique

Le premier pilier du consentement est la liberté de consentement. En effet, toute personne, sans distinction de sexe, est libre de choisir la personne avec qui elle veut se marier, sans qu’elle s’y voie contrainte de quelque manière que ce soit.

Ensuite vient l’indissolubilité du mariage qui est une conséquence du sacrement du mariage. Les époux manifestent leur engagement à se donner mutuellement l’un à l’autre, et ce, pour toute la vie.

La fidélité est le 3e pilier. Les futurs mariés s’aventurent sur le long terme en se promettant pardon et réconciliation, quels que soient les difficultés et obstacles rencontrés.

Enfin, le consentement au mariage marque la volonté ferme de fonder une famille. La fécondité est alors le dernier pilier du mariage. En consentant à devenir époux, les futurs mariés acceptent de devenir parents. Le mariage est alors considéré comme une promesse de descendance.

En dehors de cette condition fondamentale qu’est le consentement, d’autres ne sont pas moins importantes.

Les conditions liées à l’âge des époux

Théoriquement, la tradition religieuse fixe à 16 ans l’âge minimum pour le mariage des hommes et 15 ans pour celui des femmes. Mais dans la pratique, il faut avoir obligatoirement l’âge de 18 ans.

Le mariage civil antérieur

Le mariage catholique (et religieux en général) est interdit en France et dans beaucoup d’autres pays si, au préalable, les futurs mariés ne se sont pas épousés devant le maire, c’est-à-dire n’ont pas célébré un mariage civil. Le mariage civil est donc obligatoire avant la célébration du mariage religieux. Cela explique l’obligation d’attendre l’âge de 18 ans abordé plus haut. En effet, le mariage des mineurs est interdit par le Code civil. Pour prouver la célébration du mariage civil, le prêtre peut demander que soit produit l’acte de mariage des époux.

Le baptême

Le couple doit être baptisé avant que le mariage puisse se célébrer à l’église. Toutefois, au cas où l’un des futurs mariés ne serait pas baptisé, une demande de dispense de disparité de culte peut être formulée à l’évêché. Cette demande est pratiquement une formalité, car la dispense est systématiquement accordée.

La confirmation

Le mariage catholique requiert le sacrement de la confirmation. Un catholique reçoit généralement sa confirmation durant son adolescence. Au cas où l’un des futurs mariés ne serait pas confirmé, le prêtre pourra procéder à sa confirmation durant la période de préparation au mariage.

Respecter les valeurs catholiques

La foi catholique est importante, car elle donne tout son sens en la célébration du mariage devant Dieu. Néanmoins, si l’un des futurs mariés n’est pas croyant, il doit respecter la foi de son conjoint et adhérer aux valeurs matrimoniales qui découlent de son engagement devant l’autel.

Ne pas avoir déjà célébré un mariage religieux

L’Église considère le mariage catholique comme absolu. Ainsi, même si l’un des futurs mariés est divorcé, l’union du couple pourra être refusée. Le mariage à l’église se fait une seule fois pour tout catholique. Il est à préciser que cela ne concerne pas les mariages qui se sont célébrés au civil uniquement.

Le choix de la paroisse

Il est généralement admis que le mariage se célèbre obligatoire dans la paroisse dont dépendent les futurs mariés. Néanmoins, une dérogation peut être autorisée par le clergé pour la célébration du mariage dans un lieu autre que la paroisse dont dépendent les futurs mariés. Par exemple, l’église où les parents ont célébré leur mariage, la paroisse où l’on a été baptisée, etc.

Si l’une de ces conditions vient à manquer ou s’avère viciée, le mariage pourra être déclaré nul. Par exemple, qu’une personne soit contrainte (de quelque manière que ce soit) à en épouser une autre peut suffire à annuler la procédure.

Aussi, le refus pour un époux d’avoir des enfants, la minorité d’un des futurs mariés ou l’absence de mariage civil antérieur sont-ils des causes susceptibles d’emporter la nullité du mariage.

Lorsque toutes les conditions sont remplies, le déroulement du mariage suit un protocole bien établi.

Le déroulement du mariage

La messe de mariage se déroule en six principales phases.

L’entrée dans l’église

C’est l’une des phases les plus attendues et généralement la solennelle. Le choix de la musique ou des chants lors de cette phase est tout aussi important, car cela donne le ton des festivités du mariage. Il est courant de laisser la chorale de la paroisse procéder aux chants de l’entrée dans l’église. Mais, il est préférable d’avoir déjà sa petite idée sur le sujet. Les incontournables chansons jouées pour l’entrée dans l’église des mariages solennels sont Zarathoustra de Richard Strauss ou La Marche nuptiale de Mandelson.

Après la formule d’accueil prononcée par le prêtre, il est apprécié que l’un des futurs mariés adresse quelques mots en guise de remerciement et de bienvenu à l’assistance.

La première lecture

La liturgie proposée est toujours inspirée, voire tirée de la Bible. Souvent, c’est le témoin ou un proche parent qui se charge des lectures. Le choix des lectures se fait autour des thématiques des engagements, de l’union et de la vie de couple. Les lectures les plus récurrentes sont « il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Genèse 2, 18-24) ; « un amour plus grand que l’amour » ou encore « c’est l’amour qui fait l’unité ».

Les psaumes

Les psaumes représentent la phase où la Parole de Dieu est accueillie par l’assemblée. Ils sont généralement chantés « la joie de notre coeur vient de Dieu » ou « le seigneur est plein d’amour ». Parfois, les psaumes sont complètement remplacés par des chants.

L’évangile

Ayant une signification particulière dans le déroulement de la messe de mariage, l’évangile est toujours lu par le prêtre.

Les échanges de consentement

C’est le point culminant et l’étape la plus attendue de la messe de mariage. Dans un dialogue orchestré l’un à la suite de l’autre, le prêtre s’assure du libre consentement des futurs époux à s’engager dans la voie du mariage.

L’échange et la bénédiction des alliances

Symbolisant l’union devant Dieu, chacun des futurs mariés passe une alliance sur l’annulaire gauche de son conjoint. Cela se fait généralement en prononçant des formules consacrées : « moi…., je te prends pour époux (se), te promets de t’aimer, te chérir et te protéger jusqu’à ce que la mort nous sépare ».

C’est généralement à la suite de cette phase que le marié est invité à embrasser son épouse, scellant, de ce fait, leur union. Ensuite, viennent successivement la prière des époux, la bénédiction nuptiale et celle du prêtre, la signature des registres par les mariés et les témoins, la remise des livrets de mariage et la sortie de l’église.